Bien peu d’informations précises sont connues de la vie d’Utamaro, sinon qu’il apprit la technique de l’estampe dès son enfance chez l’artiste Toriyama Sekien († 1788), avant de s’installer chez l’éditeur Tsutaya Jūzaburō pour lequel il illustra notamment des recueils de poèmes parodiques (kyōka). La reconnaissance vint au cours des années 1790, particulièrement pour ses portraits de belles femmes (bijinga) dont les visages à la grâce singulière, cadrés de manière resserrée, contribuèrent à redéfinir le canon de la beauté féminine représentée sur les estampes. Le recours à une double impression de la couleur noire pour les cheveux leur confère une profondeur remarquable. Utamaro représente ici, dans un triptyque fameux dont cette estampe constitue le volet central, quatre femmes pêcheuses d’ormeaux (ama). La forme de l’ormeau (awabi), assimilée à un sexe féminin, rejoint la nudité sensuelle des pêcheuses – exceptionnelle dans les estampes – pour former un tableau ambigu où se mêlent la figure mystérieuse et érotique de la sirène et celle de la mère allaitant son enfant. [G. Magnier, 2018]
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