Le tabac est introduit au Japon par les Portugais dès la seconde moitié du 16e siècle ; sa production se développe très rapidement et son usage se diffuse dans toutes les classes sociales, aussi bien parmi les hommes que les femmes. La période Edo voit l’émergence d’un véritable art de fumer au sein des élites avec la pratique d’une cérémonie du tabac codifiée (« tabako-dō »). De nouveaux objets destinés à la consommation du tabac apparaissent alors, telle la pipe (« kiseru »).
L’utilisation de cette pipe longue et fine, fabriquée en bambou ou en métal, augmente particulièrement pendant la période Edo, celle-ci constituant un élément important dans la vie quotidienne des Japonais ; elle figure d’ailleurs fréquemment sur les estampes de l’époque. Le nécessaire à fumer se compose également d’un étui (« kiseruzutsu ») et d’une pochette à tabac (« tabako ire »). Cet ensemble, porté à la ceinture (obi) du kimono, devient une partie intégrante du costume traditionnel japonais, et constitue même pour les jeunes gens un signe de passage à l’âge adulte. L’usage de ces objets se raréfie après la restauration Meiji, avec l’arrivée des cigarettes importées depuis l’Occident et la Russie. [C. Pichon, 2018]
Notice complèteNécessaire à tabac constitué d’une tabatière, d’une pipe, de son étui et d’un manju (type de netsuke). La tabatière, l’étui et le manju sont reliés les uns aux autres par un ensemble de petites chaînes métalliques. Cet ensemble est généralement accroché à la ceinture, au Japon.
Tabatière en cuir. Le bouton de fermeture représente un homme jouant de la flûte et assis sur un taureau. L’intérieur est rempli de papier de soie présentant des caractères japonais et renfermant de petits épis de blé (?) / Pipe : tuyau en bambou. Bol et bec en argent / Etui à pipe en cuir / Manju (netsuke de forme circulaire) en ivoire. Décor figurant un homme tenant un éventail replié, près d’un arbre.
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